La révolution est en place et depuis quelques années tend à apporter un environnement multimédia aux patients des établissements de soins, q'ils soient en court, moyen ou long séjours.
De quel poste de travail partagé peux on disposer dans les hôpitaux, cliniques, Ehpad ?
Télévision IP ou services multimédia, les systèmes évoluent au gré des progrès technologiques, mais une solution nous intéresse particulièrement aujourd’hui : le TMM ou Terminal Multimédia.
Les faits
Les offres du marché et les regroupements Intégrateurs/constructeurs sont bien les preuves du potentiel de développement que représente ces produits dans le secteur de la Santé. Ces nouveaux rapprochements de grandes entreprises sont à l’orée de prochaines évolutions technologiques et économiques dans ce secteur.
Rappelons que le grand intérêt de ces terminaux est d’être un outil « mutualisé » ou ‘’partagé’’ entre les patients pour leur divertissement, et le personnel médical ou les services techniques des hôpitaux pour des besoins professionnels.
Pour les patients hospitalisés, ce terminal permet dans un usage plus que basique, de regarder la télévision, surfer sur Internet, et pourquoi pas offrir des services de téléphone.
D’autres services, peu répandus en France, sont, par exemple, la possibilité d’accéder à des « Livres », audio ou numérisés, d’écouter de la musique, d’acheter de la VOD, de commander des services (boutique, cafétéria), de choisir ses repas, de bénéficier d’ informations sur la pathologie traitée, l’opération subie, de s’informer sur l'établissement de santé, ou, à l’inverse, d’être informé par l’établissement de santé pour ses rendez-vous d’examens, ses droits, ses devoirs, et cette liste n’étant pas exhaustive… loin s’en faut.
Pour le patient, le TMM est ergonomique et confortable. Ecran tactile monté sur un bras articulé et situé à la tête du lit, il permet de régler l’angle de vision quelle que soit la position du patient, et procure aussi, la discrétion, lorsque le patient souhaite lire ou rédiger des mails, communiquer sur ses réseaux sociaux. Il apporte un véritable confort dans les chambres à plusieurs patients et une sécurité ou confidentialité largement démontrée.
Dans des contextes bien particuliers (Maison de retraite, Ehpad, établissement accueillant des personnes soufrant d'handicap …) des solutions très adaptées sont aujourd’hui émergeantes et potentiellement commercialisables.
Pour l’établissement de santé
Le Terminal Multimédia devient « un poste de travail dans la chambre » connecté au système d’information de l’établissement.
A partir de ce poste de travail, le personnel médical peut, grâce à un badge nominatif, qui sécurise l’accès, accéder à l’environnement du SI qui lui est autorisé. Bien évidemment, on pense immédiatement au dossier patient (DMP), mais beaucoup d’autres possibilités peuvent être imaginées. (Commande d’examens, saisie de données, affichage de résultats, instructions, vidéos pédagogiques pour l’information du patient préopératoires ou postopératoires, enquêtes de satisfaction en ligne, etc. …).
Le terminal peut aussi être utilisé par le personnel des services techniques, informés par les requêtes de dysfonctionnements, constatées et directement saisies depuis la chambre. Ces anomalies sont alors centralisées sur un poste informatique du service maintenance pour la planification des interventions.
Le point de vue des établissements : Oui au TMM … si …
Dans le cadre de conventions d’occupation du domaine public, les établissement de soins délèguent dans la plupart des cas, les services Télévision, Téléphone, Internet à des prestataires privés, soit en délégation de service public, soit en simple maintenance opérationnelle et évolutivité dans le temps.
Si l’établissement de santé n’envisage pas l’usage de ce terminal pour ses propres besoins, l’investissement (en fond propre ou au travers d'un prestataire externe) est disproportionné et par conséquent, la journée de télévision vendue aux patients risque d’être trop élevée. Même si l’usage est sans doute plus agréable pour le patient qu’un simple moniteur TV au pied du lit, il doit être pris en compte le coût prohibitif de ce luxe … Hôpital Public oblige.
De plus, il faut aussi savoir que la mise en réseau de ces terminaux nécessite une infrastructure de transport « IP », rarement présente dans toutes les chambres des établissements de santé, et qui représente un investissement supplémentaire lourd augmentant « la facture globale». Certes, des solutions existent pour palier à ce manquement au travers des réseaux de distribution coaxiales existants, mais celà ne résolvent pas l'ensemble des besoins car pris seule la distribution coaxiale ne peut pas véhiculer les informations enrichies de TV numérique, de données patients et autres échanges protocolaires entre les équipements d'acquisitions de signaux TVIP et les terminaux de diffusion (TVs, moniteurs, ordinateurs, tablettes, smartphones, etc..).
La gestion de la téléphonie (IP) nécessite aussi une solide expérience dans ce domaine. Avec cette solution, le temps où les téléphonistes étaient plus des électriciens que des informaticiens est bel et bien révolu. L’intégrateur de la solution doit avoir l’expertise « software », « téléphonie IP » et « réseaux IP » pour que l’ensemble de la chaîne soit sous une responsabilité unique, au-delà du seul choix des matériaux.
L’organisation et les coûts de maintenance sont aussi à bien cadrer, tant pour les terminaux et les softwares, que pour les bras articulés qui les supportent. Il n’est pas question de les sous-estimer faute de quoi l’établissement de santé devra gérer un nombre conséquent d’évènements indésirables faisant par la même baisser sa qualité de prestation. Tout l’inverse de l’effet souhaité.
Une attention particulière est à apporter concernant les bras articulés et leur fixation au mur ou au plafond : low-cost à proscrire. Ceux-ci auront à minima une durée de vie très limitée et seront d’un usage vite inconfortable pour le patient, sans compter les impondérables (rupture de fixation, usure prématurée, casse, abandon de gamme et/ou disparution du fournisseur).
S’agissant au fond d’un « réseau de PC », tous branchés sur un réseau électrique, qui n’est pas forcément architecturé pour ce type de matériel, il ne faut pas négliger les impacts que peuvent avoir à la fois, les ruptures d’alimentation électrique (Test groupes électrogènes, retour électrique, etc.) et l'augmentation subite de la consommation éléctrique que celà va engendrer.
Enfin, que l’exploitation de ces terminaux soit faite par un prestataire externe pour la commercialisation du service dans le cas d’une délégation de services ou d’une convention d’occupation, ou en interne directement par l’établissement de santé, cela nécessitera une maîtrise parfaite de ces nouvelles technologies et une expérience éprouvée.
La durée des contrats de délégation ou concessions ne doit pas excéder 4 ou 6 ans au grand maximum, (mais cependant une durée minimale est inévitable pour permettre un modèle économique »acceptable »). On ne penserait pas autre chose si on devisait sur un réseau de PC.
L’anticipation d’un tel investissement lié à des besoins spécifiques de l’établissement ne doit pas s’inscrire dans une vision à plus de deux ans. L’évolution rapide des produits (hard et soft) et le risque d’une obsolescence au moment de l’usage de celui-ci auraient comme conséquence de rater le bond technologique dans lequel l’établissement s’engage.
Des établissements de santé Français ( CH, Ehpad, ...) ont déjà un recul de quelques années sur ce type de solution, et de ce fait une bonne expérience sur le sujet.
En conclusion et de mon point de vue, je pense que le Terminal Multimédia est une solution d’avenir pour toutes les possibilités offertes. Mais ce type d’équipement doit s’inscrire avant tout comme un outil partagé, entre le divertissement des patients et le point d’accès contrôlé aux consultations de données et outil de saisie d’informations dans la chambre du patient.